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Le FM 93 des années 80:

Voici un extrait de texte récolté sur un forum de discussion radio et résumant brièvement à travers ses péripéties avec le CRTC, l'histoire de cette radio dans laquelle j'ai eu le plaisir de travailler pendant près de 10 ans.

*N.B. Vous n'avez qu'à clicquer sur les parties de textes en rouge pour écouter des extraits.

Au début des années 80 le CRTC était une bien plus grande puissance qu’il l’est aujourd’hui. Le contenu musical de
chaque station était réglementé, soit dans son pourcentage francophone, son genre musicale, les émissions autres,
ainsi que le développement de nouveaux artistes. Chaque station avait un mandat différent accordé et étroitement
surveillé par le CRTC.

Le 15 septembre 1979, le CRTC accorde une licence d’exploitation FM pour la fréquence 93,3 à un groupe composé
entre autre de Michel Noël et Martin Brandl. Une licence à contenu musical MOR (middle of the road) un genre
musicale à rythme modéré.

L’entreprise comme telle se portait bien, malgré la dominance des stations AM dans le marché de Québec. Mais en
1981, le CRTC a accordé, non pas une, mais deux stations presque du même coup, soit CITF 107 5 et CHIK 98 9 la
"relax" station avec le même contenu musical MOR que celui accordé à CJMF un an et demi plus tôt.

Voyant le non sens du marché radiophonique diffusé sur la bande FM, et la popularité de la musique pop disco
diffusée en monopole par le station CFLS AM, le FM 93 commence à diffusé Le 5 à 8, une émission disco non permise
dans la licence d’exploitation de CJMF, mais en contournant certaines lois et en jouant avec les mots, le tout était
toléré, jusqu’au moment ou cette effervescence pris place dans la majeure partie de la programmation.

L’arrivé de Claude Thibobeau de CJRP n’était pas étrangère à cette poussée, et l’émission Le Trafic Lourd, qu’il anima
avec brio, connu un immense succès le soir sur les ondes du 93. N’oublions pas qu’à ce moment, la télévision n’offrait
pas une aussi grande qualité de programmation, et qu’il y avait encore beaucoup d’auditeurs radio à cette époque.

Suite à la montée incroyable que connu le FM 93 dans les sondages BBM, CFLS, la seule station a posséder une
licence AOR (accentuée sur le rock) à Québec, mais sur la bande AM, et CHOI FM, qui avait une licence MOR semblable
à celle de CJMF, CHIK et CITF, déposèrent une plainte simultanée stipulant que CJMF contrevenait à sa propre
licence et que le contenu musical n’était pas celui accordé par le CRTC.

Suite à plusieurs avertissements du CRTC, le FM 93 poussa l’audace de continuer sa programmation à 97 % rock et
de faire une demande de modification de licence pour avoir le premier FM AOR à Québec. Le CRTC refusa toutes les
demandes et menaça CJMF de révoquer sa licence s’il ne revenait pas à son contenu musical MOR.

Les artisans et propriétaires de CJMF, croyants que jamais le CRTC n'irait jusqu’à révoquer leur licence , continuèrent
leur programmation rock jusqu’au 28 février 1984, où le CRTC révoquait définitivement la licence pour le 31 mars 1984.
Devant la situation, le FM 93 n’avait d’autre choix que de donner un dernier cri du cœur et de faire une vrai radio rock,
comme les gens de Québec le voulaient. Le mois de mars 1984 à été le mois le plus émotif et le plus mémorable
dans l’histoire de la radio à Québec. La programmation du FM 93 était presque entièrement en anglais, mis à part
Offenback et Corbeau. Les gens de Québec était vraiment en amour avec le 93 !

Le 31 mars à minuit, le moment fatidique était arrivé et la station a cessé d’émettre. Claude Thibodeau dans ses
dernières paroles à minuit moins une dit « il faut que j’arrête de diffuser sur cette station dans 3 secondes, de toute
façon je ne pourrais pas aller beaucoup plus loin » …. Une "tone" suivit et puis plus rien … Une manifestation monstre
a eu lieu devant la station ce soir là.

Dans les semaines qui suivirent, CFLS déposait une demande au CRTC pour diffusé sur la bande FM, CHOI FM
demanda une licence AOR ainsi que CJMF à nouveau. Et suite à l’effervescence que le 93 provoqua dans ses
derniers moments, l’instauration du comité survie FM 93 installé à Place Laurier et dans un local à Québec, et toutes
les lettres envoyées par les auditeurs mécontents, le CRTC accorda la première licence AOR sur la bande FM à CJMF
FM 93. Le 18 août 1984 lors de la réouverture, le "tone" infernal diffusé depuis des mois prenait fin et les artisans du
FM 93 reprenaient de plus belle avec leur licence rock à 55% francophone exclusive sur la bande FM à Québec.

C'est un peu plus tard après la réouverture dans l'année 1985 que l'on assista à la naissance du zoo du FM 93.
Gilles Parent et Daniel Coulombe de retour d'un voyage à Miami s'inspire de l'émission du même nom diffusée sur Y 100
pour créer et réaliser des capsules humoristiques diffusées le matin. Par la suite, devant le succès croissant, plusieurs gens talentueux se joindront à l'équipe du zoo du FM 93 qui deviendra l'émission de radio la plus populaire le matin à Québec.

Ce monopole rock sur la bande FM durera jusqu’à janvier 1987 où CHIK se verra accorder la deuxième licence AOR à
Québec.

Le printemps 1987 sera couronné par la plus grosse cote d’écoute jamais réalisée par une station à Québec,
soit 573 000 auditeurs écoutant le FM 93. Quelque mois plus tard la station sera vendu 9 million de dollars à
COGECO.

Voilà, c’est "groso modo" ce qui s’est passé pour le révocation de la licence du FM 93 et toutes ses répercussions.
Le 93 a fait vibrer les gens de Québec pendant 10 ans, et selon l’avis de bien des gens, le FM 93 a offert la plus belle
radio de l’histoire du Québec.

Archives additionnelles du FM 93 des années 80:

93 hits 1983.
93 show zappa.
93 Show Deep purple.
93 show hall&oates.
93 Plusieurs indicatifs, "jingles", promos et commerciaux.
93 zoo the boss (l'impossible concert).
93 hits87.
93 hits88.
93 Le son de la capitale (chanson du 10 ième anniversaire).

Archives additionnelles:

CFOM ("last hour") 1975 + CFOM memory weekend au FM 93 en 1985.
CFLS dans les années 70.